Le Bois Saint-Michel, situé sur un plateau formé de couches successives de calcaire, grès, argile et sable est limité par les communes de Blaincourt, Précy-sur-Oise, Villers sous Saint-Leu, Saint-Leu d’Esserent, Cramoisy, Maysel, Cires les Mello et le Tillet.
Dans les années 1970-1980, des fouilles archéologiques ont permis de remettre à jour les fondations d’une chapelle médiévale bénédictine dédiée à Saint-Michel mais aussi des traces d’occupation gallo-romaine qui montrent que ce bois a, de très longue date, été exploité.
En effet, la présence des structures, des monnaies et des tessons datant de l’époque gallo-romaine attestent qu’une première occupation du site remonte au IIIe siècle, bien avant la deuxième occupation médiévale (XIe-XVIIIe siècles).
La chapelle de Saint-Michel se situe à environ 125 mètres d’altitude, en bordure de l’ancienne route de Blaincourt à Maysel, sur le territoire de Saint-Leu d’Esserent. La chapelle et une partie de la forêt qui l’entoure avaient fait l’objet d’une donation de la part du comte Hugues de Dammartin (1067-1103) au moines de Cluny.
De la chapelle, il ne reste plus que les fondations et les parties basses de quelques murs, datant du XIIe siècle.
De nombreux tessons en céramique ont été retrouvés lors des fouilles du siècle dernier: des tessons de poterie en terre cuite de couleur crème ou rose avec traces de peinture rouge, des tessons de terre vernissée de couleur jaune et rouille des XIIIe et XIVe siècles, un pot en grès du XVIe-XVIIe siècles, des tessons en grès de Beauvais du XVIe siècle…
De morceaux de vitrail, de nombreux clous, une boucle de ceinture, de fragments d’os d’animaux et des monnaies, sont autant de signes d’une occupation des lieux à partir du XIe siècle. A cette époque, des moines vivaient déjà dans le bois, probablement grâce à l’exploitation du sol et du bois.
Après la création du prieuré, la chapelle initiale ne fut pas abandonnée: elle faisait partie d’un ensemble rural dont les Lupoviciens demeurèrent longtemps dépendants pour des besoins vitaux. Les textes parlent de logis seigneurial, masure, maison, dépendances. Ils montrent l’importance de l’exploitation forestière jusqu’au XVIIIe siècle.
Le Bois Saint-Michel comporte une flore et une faune très variées. On y trouve principalement des chênes et des tilleuls. Parmi les plantes, plusieurs espèces d’orchidées telles que l’Ophrys bourdon (Ophrys fuciflora), l’Orchis singe (Orchis simia), la Platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha)…
Parmi les insectes, il y a l’Argus bleu-nacré (Polyommatus coridon) et Robert-le-Diable (Polygonia c-album), qui sont des espèces de papillons multicolores. Les terriers avec leurs nombreuses entrées, galeries et chambres garnies de feuilles et d’herbes, indiquent la présence des blaireaux.
Le Bois Saint-Michel est classé Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique.