L’ancienne sucrerie de Saint-Leu d’Esserent fut à l’origine une féculerie de pomme de terre. Créée avant 1863 par Mancheron, sur les rives de l´Oise et le long de la ligne de chemin de fer Paris-Creil, la féculerie est reprise cette année là par Ernest Baroche (1822-1870), ministre de Napoléon III, qui y installe une sucrerie de betteraves.
Cette dernière fonctionne au sein d´un ensemble plus vaste composé, à partir de 1869, de deux râperies situées à Crouy-en-Thelle et au Mesnil-en-Thelle (Mesnil-Saint-Denis jusqu´en 1911). La sucrerie produit annuellement, à partir des 15 000 tonnes de betteraves qu´elle reçoit, 800 tonnes de sucre et 350 tonnes de mélasse. Les betteraves sucrières sont une culture traditionnelle de la région picarde. Elles arrivent à la sucrerie entre octobre et mars par la route, le chemin de fer et par voie d’eau.
La construction de la sucrerie au bord de l’Oise comportait un triple intérêt : le procédé de fabrication du sucre demandait beaucoup d’eau, la matière finie était transportée par voie d’eau et enfin, les rejets étaient évacués dans la rivière avant qu’on ne trouve le moyen de les transformer en engrais.
En 1930, la sucrerie est rattachée à la Compagnie Sucrière. Une grue est installée en 1933 au bord de l’Oise pour décharger les bateaux. L´usine est sinistrée pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) et reconstruite au début des années 1950.
En 1970 la société des Sucreries du Soissonnais puis la Compagnie Sucrière englobent la sucrerie de Saint-Leu dont l´activité cesse en 1976.
La société des Sucreries du Soissonnais et Cie Sucrière opte alors pour la diversification en créant une branche destinée à la fabrication de produits pharmaceutiques, installée dans les anciens ateliers de réparation automobile. Cette activité se poursuit jusqu´en 1987, date à laquelle elle arrête son activité et vend les bâtiments à ses anciens clients.
La société Norchim nouvellement créée reprend alors la fabrication de produits pharmaceutiques installée dans la partie centrale de l´usine.
L´ancien magasin à sucre, occupé par l´ancienne société Actival spécialisée dans l´étiquetage des boîtes de conserve, et la partie ayant abrité la distillerie et les citernes d´alcool (société de conditionnement du sulfate de fer SCALA arrêtée en décembre 2009) sont actuellement à l´abandon.
Dans le cadre du projet de développement économique et touristique de la ville, les anciennes friches industrielles (ancienne sucrerie de 1863 et plateforme de lavage de betteraves) seront réhabilitées en zone d’activités fluviales. Un port à sec sera créé sur le site de l’ancienne sucrerie ; il sera consacré au stockage de bateaux et de matériels pour diverses activités de grutage, d’accastillage et d’entretien des bateaux. Le quai face à la sucrerie sera également aménagé ; il comportera une rampe d’accès pour la mise à l’eau de bateaux de plaisance ainsi que le nécessaire pour un amarrage ponctuel.