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La guerre franco-prussienne

Rappel historique

La guerre franco-allemande, parfois appelée guerre franco-prussienne ou guerre de 1870, oppose la France à une coalition d’États allemands dirigée par la Prusse.

Le conflit débute sous le Second Empire, Napoléon III est au pouvoir en France. Il se déroule presque exclusivement sur le sol français et connait deux périodes bien distinctes :

    • La première (19 juillet 1870 au 28 janvier 1871) se solde par la capture de l’empereur et conduit au siège de Paris.
    • Durant la seconde, des armées républicaines surgies des provinces tentent de libérer la capitale. Leur échec entraîne un armistice et la paix de Francfort, conclue le 10 mai 1871 par les représentants de la IIIème République française.

Les causes :
En 1868, un coup d’État chasse du trône espagnol la reine Isabelle II. En 1870, les Espagnols proposent le trône à Léopold de Hohenzollern un cousin catholique du roi de Prusse.
La France est effrayée par l’encerclement Hohenzollern à l’est en Allemagne et au sud en Espagne. Le Royaume-Uni, le Tsar, le roi des Belges font savoir leur désaccord à la Prusse.
Le 12 juillet 1870, le roi de Prusse retire alors son soutien à la candidature de son cousin. La France a donc écarté la menace. Mais elle veut conserver son rôle d’arbitre en Europe et supporte mal la pression. Aussi, contraint par un gouvernement divisé et une opinion belliqueuse, Napoléon III exige le retrait de cette candidature.

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12 juillet 1870 : dépêche d’Ems (renoncement de la candidature du Prince Léopold). Bismarck, Ministre Prussien des affaires étrangères favorable à la guerre, formate une équivoque sur la transcription du télégramme envoyé aux journaux et provoque la susceptibilité française.

19 juillet 1870 : la France déclare la guerre.

6 août 1870 : bataille de Froeschwiller et Reichshoffen.

2 septembre 1870 : défaite de Sedan – L’empereur Napoléon III est fait prisonnier.

4 septembre 1870 : Gambetta proclame la IIIème République au nom du peuple Français. Un gouvernement de la Défense nationale est constitué, avec à sa tête le général Trochu, gouverneur militaire de la capitale, dont la nomination vise aussi à obtenir le ralliement de l’armée.

Tragique ironie du sort, La IIIème République s’achèvera durant la Seconde Guerre Mondiale.

17 septembre 1870-28 janvier 1871 : siège de Paris.

27 octobre 1870 : Le Maréchal Bazaine capitule à Metz.

18 janvier 1871 : proclamation de l’Empire allemand dans la galerie des Glaces du Château de Versailles.

18 février 1871 : Belfort gouvernée par le Général Denfert-Rochereau se rend après 103 jours de siège.

18 mars 1871 : début de la commune de Paris.

10 mai 1871 : traité de Francfort conclu pour la France par Jules Favre et Adolphe Thiers qui met fin à la guerre et prévoit la capitulation de Paris assiégée par les allemands.

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Cette guerre a été meurtrière : on compte environ cent mille morts dans chaque camp.
Elle aura de lourdes conséquences pour les deux nations et l’ensemble de l’Europe.

Le conflit a été l’un des premiers de l’ère industrielle avec l’utilisation du chemin de fer, du télégraphe et des ballons aérostats.
Il a entrainé un changement dans la diffusion de l’information de masse comme l’utilisation de la presse écrite.

Bataille de reichschoffen
Bataille de Beischoffen, 6 août 1870 – Source : MUCEM Musée des civilisations et de la Méditerranée, www.mucem.org
Proclamation empire allemand
Anton Von Werner (1873-1915), Proclamation de l’empire allemand-galerie des glaces de Versailles, 1885. Huile sur toile, 250×250 cm, Musée Bismark (Friedrichruhe, nord-est de l’Allemagne)
Estampe episodes de la guerre
Épisodes de la Guerre de 1870-1871 – Source : MUCEM Musée des civilisations et de la Méditerranée. www.mucem.org
Geschütze gegen Paris 1871
Wikipédia : Die Batterie n°8 « KRONPRINZ » mit eroberten Geschützen, die auf Paris gerichtet wurden – Source : scan aus « Schickalsbuch des deutschen Volkes »
Napoleon III et bismarck
Napoléon III et Bismarck le 2 septembre 1870-entrevue après la bataille de Sedan d’après Wilhelm Camphausen (peintre allemand)
Source : laguerrede1870enimages.fr
Soldats français
Soldats français – Source : laguerrede1870enimages.fr

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Les évènements dans l’Oise

Le département de l’Oise n’a pas été le théâtre d’opérations militaires importantes.

Après la bataille de Sedan, l’armée du Général Vinoy (13ème corps), qui n’avait pas pu prendre part à la bataille, passe trois jours à la gare de Creil où les habitants ravitaillent les soldats épuisés.
Puis, les communes de l’Oise voient défiler des populations de Lorraine ou de Champagne qui s’enfuient vers Paris ou la Normandie.
Le 12 septembre 1870, des éclaireurs allemands sont signalés vers Attichy, Crépy, Betz, Nanteuil.
Le 13 septembre, des hulans (cavaliers armés d’une lance) entrent dans Compiègne.
Le 15 septembre, ils arrivent à Senlis puis installent à Chantilly un centre de ravitaillement et obligent les habitants à enlever les arbres abattus pour retarder leur avancée.
A Creil, ils rétablissent la circulation par voie ferrée. Ils construisent un pont en bois sur l’Oise pour remplacer celui de Laversine détruit par les Français.

Quelques foyers de résistance locales se manifestent

En septembre 1870, les gardes nationaux de Chambly, Boran, Belle-Eglise, Mesnil-en-Thelle, Neuilly viennent attaquer les Prussiens qui réquisitionnent à Crouy-en-Thelle. Mais les tirs essuyés les obligent à reculer.
Le 26 septembre, entre Liancourt et Rantigny, toujours au cours d’une réquisition, les Allemands partis de Creil se heurtent à un bataillon mobile auquel se sont joints des habitants. Les Allemands battent en retraite en laissant 6 prisonniers mais, le lendemain, ils reviennent avec l’artillerie. Le bataillon mobile repart alors en hâte vers Amiens. Les gardes nationaux et les volontaires venus de Mouy, Bury, Mello, Saint Vaast, Montataire, Rantigny (au nombre de 1500) ignorent ce départ. Dans le bois d’Ars (entre Creil et Clermont), ils ouvrent le feu sur les ennemis avec des fusils de faible portée. Mais des pièces de canons les dispersent.
Les fusiliers de la garde prussienne entrent dans Rantigny où ils tuent plusieurs habitants et poursuivent leur route vers Clermont. Ils laissent là une garnison de surveillance.

L’occupation allemande s’étend

Le 29 septembre 1870, une autre colonne prussienne partie de Senlis passe à Creil et vient se cantonner à Mouy.
Le 30 septembre, elle s’avance sur Beauvais où la commission municipale avait demandé aux habitants, par affichage, de s’abstenir de toute attaque pour la sécurité générale.
En octobre et novembre, l’occupation s’étend vers Méru, Chaumont, Songeons, Grandvilliers, Breteuil.
Le Général Manteuffel s’installe avec une partie de son armée à Compiègne où l’état-major occupe le château.
Le 6 octobre les villages d’Armentière et d’Héricourt sont incendiés après l’attaque d’un détachement par des hussards français à la Chapelle aux Pots.
Le 28 octobre, ils se heurtent à Formerie à des troupes françaises chargées de défendre la voie ferrée Rouen-Amiens. Mais ces troupes ne peuvent que ralentir sans l’empêcher l’avancée allemande vers Rouen.
En août et septembre 1871, les troupes d’occupation commencent à être moins nombreuses.
Les derniers soldats allemands quittent l’Oise le 7 octobre 1871.

GAMBETTA atterrit accidentellement à Epineuse

Le 7 octobre 1870, Léon Gambetta accompagné d’Eugène Spuller quitte Paris à bord du ballon l’Armand Barbès . Il veut rejoindre Tours pour y organiser une armée.

Estampe ballon Gambetta epineuse
La navigation aérienne. Ballon de Gambetta – Source : laguerrede1870enimages.fr

Malheureusement, le ballon se dirige vers le nord à grande vitesse, se rapproche souvent du sol et essuie à plusieurs reprises le feu de l’armée prussienne.

Le vent se calme et le ballon avance lentement. Une tentative de descente sur Saint Maximin est abrégée. Les passagers et le pilote aperçoivent les allemands qui travaillaient au nouveau pont sur l’Oise et repartent en échappant aux coups de fusil.

Après trois heures vol plané sur le département de l’Oise, le ballon franchit la ligne d’occupation et atterrit sur un chêne dans le Bois de Favières situé sur la commune d’Epineuse.

Le maire, Monsieur Dubus, conduit alors les infortunés voyageurs dans sa voiture à Tricot, au-delà des lignes prussiennes . Un second attelage leur permet d’atteindre Montdidier dans la nuit. De là, ils gagnent Amiens, Rouen puis Tours.

Le 13 octobre 1889, un monument est inauguré sur la place d’Epineuse en la mémoire de Gambetta.

Carte postale gambetta quitte Paris
Montmartre – Départ de Gambetta de la Place Saint-Pierre à bord de Ballon, le 7 octobre 1870. Siège de Paris – Source : laguerrede1870enimages.fr
monument_ epineuse
Stèle d’Epineuse, Place du village, angle rue Armand Barbes – rue Spuller – Source : aerosteles.net
Stèle d'Epineuse
Stèle d’Epineuse – Source : aerosteles.net
Stèle d'Epineuse
Stèle d’Epineuse – Source : aerosteles.net
Stèle d'Epineuse
Stèle d’Epineuse – Source : aerosteles.net
Stèle d'Epineuse
Stèle d’Epineuse – Source : aerosteles.net

La guerre de 1870 et ses conséquences pour la commune de Saint Leu d’Esserent

Le 15 août 1870 devait avoir lieu la fête de l’Empereur. Le Préfet informe le Maire, Monsieur Borde, que l’Empereur souhaite que les sommes destinées à la fête soient consacrées au soulagement des blessés de l’armée.
Le conseil municipal s’associe à cette généreuse pensée et décide que sur les 200 Frs votés pour la fête du 15 août, 60 Frs serviront à la fourniture de pain et de viande aux indigents, 20 Frs pour le vin d’honneur des pompiers et la musique, le reste sera versé à la souscription lancée pour les blessés des armées de terre et de mer.

Pendant la guerre, les réquisitions prussiennes ont été adressées directement au Maire, Mr Delamotte installé le 28 août 1870, qui a dû requérir auprès des habitants les vivres demandées. La commune a acheté pour 1120 Frs de viande et 500 Frs de luzerne.
Les habitants n’ont souffert d’aucun dommage dans leur propriété.

Par lettre circulaire du 18 décembre 1870, le Préfet informe qu’il attribue une somme de 1000 frs pour ouvrir des ateliers pour les ouvriers nécessiteux en organisant des travaux d’intérêt communal conformément au décret du Ministère de l’intérieur du 28 septembre 1870. Cela leur permettra de subvenir à leur nourriture et à celle de leur famille.
Les ouvriers de la commune sont d’ordinaire occupés dans les carrières qui sont à l’arrêt en raison des circonstances. 60 ouvriers sont sans travail à Saint Leu d’Esserent.
Ces ouvriers sans ouvrages seront employés à casser des cailloux à la tâche.

L’interruption des communications par voies ferrées a entraîné des transports incessants par les routes allant de Paris à Compiègne. Le chemin 92 de Neuilly-en-Thelle à Creil est en mauvais état, notamment la partie entre Creil et St Leu. La commune porte employés et pierres nécessaires à sa restauration. Ces travaux, faisant suite aux conséquences de l’invasion allemande, sont convertis par le Préfet en prestations en nature.

Cependant, l’absence de recouvrement des impositions laisse la commune sans ressources disponibles.
Il faut payer les ouvriers qui ont tiré de la pierre pour vivre et il faut payer les réquisitions prussiennes.

Lors de la séance du 28 janvier 1871, le conseil municipal accepte le prêt de 2000 Frs proposé par Mr Grévin Père.

Mais, lors du conseil municipal du 12 mars 1871, le Maire informe que les ressources sont à nouveau épuisées et qu’une nouvelle autorisation d’emprunt doit être adressée au Préfet. Cet emprunt sera remboursé en 5 ans au moyen d’une imposition extraordinaire.

La commission nationale pour le versement du dédommagement de guerre n’est instituée que par la loi du 11 novembre 1871. La commission municipale pour les règlements des réquisitions est désignée lors du conseil municipal du 15 novembre 1871.
La commune devra attendre 1872 et 1873 pour percevoir des fonds (2360 Frs et 708 Frs).
Dans les années qui suivront, un barème annuel des prestations en nature convertira les différents travaux et tâches en m3 de de pierres ou cailloux. La commune se retrouve en effet avec un stock considérable.

Extrait conseil municipal_8 janvier 1871
Obligation de donner du travail aux Ouvriers nécessiteux – Extrait des délibérations du conseil municipal du 8 janvier 1871 – Archives municipales de Saint Leu d’Esserent
Extrait conseil municipal_12 mars 1871
Coût des réquisitions pour la commune – Extrait des délibérations du Conseil Municipal du 12 mars 1871 – Archives municipales de Saint Leu d’Esserent
Extrait conseil municipal_21 septembre 1873
Répartition des dommages de guerre – Extrait des délibérations du Conseil Municipal du 21 septembre 1873 – Archives municipales de Saint Leu d’Esserent
Barème des prestations en nature
Barème des prestations en nature – Extraits des délibérations du conseil municipal du 17 mai 1873 – Archives municipales de Saint Leu d’Esserent

Sources

  • M. Launay, C. Fauqueux, Histoire régionale : Département de l’Oise et pays qui l’ont formé, L. Prévot, Beauvais, 1925.
  • Archives municipales de Saint-Leu d’Esserent
  • Wikipédia.org
  • Herodote.net
  • Encyclopédie Larousse
  • laguerrede1870enimages.fr
  • www.mucem.org
  • www.aerosteles.net
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